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Être soi en entreprise

Photo beauté Jean-Baptiste Mondino
 
Il y a une quinzaine de jours, j’assistais à une passionnante journée de débats et rencontres organisée par l’AFIPP (association française des professionnels de l’image et la posture professionnelle) sur le thème “Les enjeux de l’image en entreprise aujourd’hui et demain”.
Il faut savoir qu’une partie du métier de consultant en image s’exerce en entreprise, un enjeu plus que jamais d’actualité dans une société qui cherche à développer à la fois son bien-être et sa productivité. Pourtant, l’image d’une entreprise est loin de se résumer au look de ses employés et dirigeants, et cristallise une question fondamentale :
 

comment être soi
dans un monde de normes
et de conventions ?

 
La journée était animée par des débats et témoignages de consultants en image, de responsables de centres de formation mais également des professionnels annexes venus enrichir la réflexion sur un métier faisant face à une demande grandissante de sens et de cohérence.
3 interventions m’ont particulièrement marquées parce qu’elles appuient la vision avec laquelle j’ai créé Le luxe d’être soi et ouvrent des pistes de réflexion très enrichissantes humainement et professionnellement. Je les partage avec vous aujourd’hui.
 

1.
Si tu ne rentres pas en profondeur,
tu n’iras pas loin en extérieur

 
Photo make up Jean-Baptiste Mondino

Intervention de David Lefrançois,
expert en neurosciences,
coach et formateur en stratégie d’entreprise

 
David Lefrançois, psychologue et psychosociologue de formation, a mis sa passion pour le cerveau humain au service du développement des entreprises. Personnalité fascinante qui explique avec beaucoup de finesse le rôle du système nerveux dans l’image que l’on a de soi.
Et plus particulièrement dans le processus de relooking (transformation extérieure immédiate mais sans accompagnement au changement) : quand on change le paraître d’une personne sans travailler sur son être, le cerveau perçoit un décalage entre le moi idéal et le moi réel, ce qui entraîne souffrance et frustration.
Le travail sur l’image de soi n’est pas donc du relooking puisqu’il inclut un accompagnement qui permet un changement durable et respecteux de l’individu. Malgré les émissions télé qui galvaudent ce métier, le conseil en image ne peut se dissocier d’un travail de fond préalable à un changement de forme.
Et pour David Lefrançois, les enjeux vont même plus loin et je le rejoins totalement dans cette vision. L’image de soi, avant de parler vêtements, couleurs et coiffure, doit être bâtie sur 3 piliers essentiels :
• la confiance en soi
• l’amour de soi
• l’estime de soi
 

Avec pour toile de fond
un véritable travail
sur les valeurs
et l’engagement

 
pour qu’intérieur et extérieur soient harmonieusement alignés.


Allons plus loin…

Etre soi en entreprise, du côté employé, c’est finalement acquérir suffisamment de confiance et d’estime de soi pour identifier ses valeurs et ses convictions et savoir les mettre au service d’un engagement collectif. Du côté employeur, c’est aussi penser la gestion humaine comme facteur clé de réussite.

 

Photo body painting Jean-Baptiste Mondino

 

 2.
Diversité, j’écris ton nom

 

Intervention de Jean-François Amadieu,
Président de l’observatoire des discriminations

 
Pourquoi les médias ne nous présentent-ils la diversité que sous l’aspect de la parité et de la couleur de peau ? TF1 met un black au journal de 20h, les entreprises du CAC 40 mettent quelques femmes dans leur conseil d’administration et hop, s’achètent ainsi une conscience éthique. Pourtant, quid des personnes à forte corpulence, handicapées, seniors, enceintes, tous ces “atypiques” qu’on ne sait où caser ?
Aujourd’hui ces “différences” physiques ont un impact fort dans l’emploi et la carrière. Qui n’a pas connu un collègue mis au placard pour physique disgrâcieux ou date de départ à la retraite imminente ? Alors certes des quotas ont été instaurés. Mais quid de ces personnes en tant qu’individus ?
Je suis récemment tombée sur cette phrase d’Isaac Newton qui je trouve illustre tout à fait le contexte :
 

“Les hommes construisent
trop de murs
et pas assez de ponts”

 
Et si, justement, on créait des ponts pour partager les richesses de chacun ?

Allons plus loin…
Etre soi en entreprise, c’est par exemple valoriser le savoir des seniors en pré-retraite en les impliquant dans la formation et la transmission de connaissances auprès des jeunes recrues, pour préparer leur transition en douceur tout en les impliquant jusqu’au bout.

 
C’est recruter du personnel d’accueil sur des critères de dynamisme et de convivialité, plutôt que sur une taille de vêtement et une couleur de cheveux.
 
Bien d’autres pistes sont à explorer. Mais le principe de diversité est valable à partir du moment où, finalement, derrière les apparences, chaque personne est unique et a quelque chose à apporter.

 
Photo Bjork Jean-Baptiste Mondino

© Photos Jean-Baptiste Mondino

 

3.
“A trop lisser les gens,
ils ne racontent plus d’histoires”

 


Table ronde animée par Brigitte Dyan,
ancienne directrice de la rédaction de Courrier Cadres

 
Délicieux débat avec l’intervention de 2 journalistes des magazines Stratégie et Management et de l’auteur d’un documentaire intitulé “Les hommes et leur apparence en entreprise”. Question soulevée : comment les médias perçoivent-ils les professionnels de l’image ? Comme des professionnels de la dissimulation !
Pour avoir couvert des reportages sur le thème de l’image en entreprise, les 4 journalistes ont unanimement conclu que l’intérêt de ce métier était de corriger et gommer les imperfections pour mieux rentrer dans un moule. Protestations houleuses dans la salle : pour les professionnels présents, ce métier est justement basé sur la valorisation de l’individu, la volonté de ne pas uniformiser mais de révéler une personne à elle-même.
Selon les journalistes, ce décalage de perception vient du fait que pour eux, une personne est d’abord le fruit d’un cheminement avec des creux et des reliefs, mais que l’entreprise n’en attend que des reliefs et se prive ainsi d’une partie de la richesse humaine.


Allons plus loin…
Finalement, être soi en entreprise, c’est surtout réussir à concilier 2 paradoxes : respecter des codes et des limites tout en sachant respecter ses propres limites. Comment ? En sachant reconnaître si ce que l’on fait est en accord avec ce que l’on est.

 

Etre soi en entreprise, un luxe ?
Non, une nécessité…

 
J’ai lu dernièrement que selon un sondage Ipsos, 1 salarié sur 2 estime que ses conditions de travail se sont dégradées au cours des six derniers mois. D’un côté, les entreprises veulent la performance et la rentabilité à tout prix pour faire face à un contexte économique difficile. De l’autre, les employés désinvestissent leur travail et développent leurs aspirations personnelles en annexe.
Et si on construisait un pont entre ces 2 visions ? Je terminerais sur cette phrase de Jean-Louis Brault :

“Les entreprises qui réussissent sont celles qui ont une âme”.

L’activité à laquelle nous consacrons le plus de temps dans nos vies mérite bien qu’on lui donne un sens : une direction, mais aussi une signification.

 

13 réponses

  1. chère Céline,
    Merci de ce compte rendu formidable de la journée du forum AFIPP. J’espère avoir le plaisir de vous rencontrer et je vous invite bien sûr à faire partie de notre association qui a pour mission de développer une image professionnelle de notre activité.
    Je suis certaine que c’est effectivement en multipliant nos intelligences, nos idées et en partageant nos réussite que ce métier se crédibilisera enfin en France et en Europe.
    Belle journée à vous

    1. Aude, merci beaucoup pour votre commentaire ici sur mon blog, je suis très flattée ! Avec plaisir pour me joindre à vous, j’allais d’ailleurs vous contacter à ce sujet. Je vous envoie un message. Merci !

  2. coucou Céline,comme Hélène je suis à la pharmacie et prends un petit temps agréable pour te lire.Tous tes articles sont trés intéressants et m’ont apporté un nouveau regard sur la personne dans son intégralité.J’ai une petite préférence pour “Etre soi en entreprise” car je trouve qu’il illustre tout à fait la société d’aujourd’hui qui prime l’individualisme en oubliant que c’est en s’ouvrant aux autres qu’on s’enrichit…belle philosophie de vie dans cet article…mais il y a beaucoup à faire pour que ça change.bonne chance pour ton concours.Au plaisir de se voir.Jessica.

  3. Chère Céline,
    Bravo pour les 4 textes ! J’ai une préférence pour ce texte… Est ce un hasard je ne pense pas ;-), continu à nous donner le luxe d’être nous…
    Bisous

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