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Je lisais récemment un article sur comment remettre l’humain au coeur de l’entreprise, grande préoccupation managériale et entrepreneuriale du moment. Jean-René Fourtou, président du conseil de surveillance de Vivendi, y annonçait d’emblée : “J’ai fait moins d’erreurs en décidant à la volée, sur une intuition, qu’avec toutes les études préalables”.
Faire confiance à son 6ème sens pour faire du business ?
Oh que oui ! Maîtriser son environnement grâce à une stratégie solide et une vision chiffrée, c’est indispensable… mais ça ne fait pas tout.
Parce que tout ne se mesure pas,
tout ne s’anticipe pas.
Parce qu’il y a une variante incompressible à affronter au quotidien : l’imprévu + l’inconnu. Entre alors en scène cette capacité encore trop sous-estimée et pourtant indispensable pour avancer avec efficacité : l’intuition.
L’été dernier, suite au succès retentissant de mon article 6 leçons de business que la vie m’a apprises, dans lequel j’abordais ce sujet pour la 1ère fois, Sandrine Malet, fondatrice de l’agence de communication Tribu, m’a proposé de m’interviewer sur la façon dont j’utilise mon intuition pour gérer et développer mon entreprise.
Cette interview a mis 6 mois à se faire, ce n’est pas un hasard. C’est un sujet délicat et propre à chacun, il est difficile de rendre palpable une notion aussi subtile. Néanmoins, me fier à mon intuition me permet aujourd’hui de développer mon entreprise avec de plus en plus de sérénité, comme je l’ai décidé et avec des résultats concrets.
Je me sens donc désormais apte à en parler plus longuement.
Je vous retranscris ci-dessous l’interview qui m’a été consacrée sur le blog Tribu lundi dernier, “Lorsque l’intuition devient notre guide”. J’y évoque pourquoi et comment l’intuition est aujourd’hui au coeur du fonctionnement de mon entreprise.
Quand j’ai démarré en 2010, j’ai pris une seule résolution, que j’ai tenu jusqu’ici contre vents et marées. Un conseil de Steve Jobs :
“Ayez le courage de suivre
votre coeur et votre intuition,
eux seuls savent déjà ce que vous voulez
vraiment devenir”
Oser prendre le risque
[Sandrine Malet / Tribu] Quand je partage autour de moi le plaisir d’entreprendre, il revient toujours dans la discussion le « risque d’entreprendre », comme si c’était une activité extrêmement risquée. Est-ce un sentiment que tu partages ?
[Céline Boura] “Quand on part du principe que vivre est un risque, alors entreprendre en est forcément un aussi. Tout dépend ensuite où on se place par rapport au risque. Est-ce que l’on s’arrête devant ou est-ce que l’on s’en sert pour le transformer en autre chose ?
Cette question ne s’élude pas du jour au lendemain. C’est le fruit d’une longue réflexion intérieure qui, un jour, abouti à un choix de vie. L’être humain est ainsi fait qu’il recherche le confort en priorité. C’est donc souvent à la suite d’un choc venu de l’extérieur bouleversant nos repères et habitudes, qu’on se remet en question et qu’on envisage son travail autrement.
Pour ma part, entre le déclic et la concrétisation qui m’ont amené à créer en 2010 mon agence Le luxe d’être soi, il s’est passé 6 mois mais avant il y a eu 5 ans de maturation !
Entreprendre, étymologiquement, signifie « prendre entre ses mains », et si l’on sent qu’on a en soi quelque chose à réaliser et que ça doit passer par la création d’une entreprise, tôt au tard cette « mission » nous rattrape.
Ensuite dès qu’on goûte à l’entrepreunariat, on met le pied dans un engrenage addictif : c’est le parcours du combattant, mais chaque pas en avant est une victoire sur soi. Se rendre compte qu’on est capable de se dépasser, et de créer de la valeur pour ses clients grâce à ça, c’est un vrai shoot d’adrénaline au quotidien !
Trouver son moteur
A ton avis, entreprendre, est-ce une évidence pour tout le monde ?
Je crois qu’il y a certaines prédispositions, liées à une question de personnalité, où plutôt d’attitude face à la vie. Entreprendre, à la base, c’est choisir de créer sa vie, au-delà des moules dans lesquels la société veut à tout prix nous faire rentrer. Ça demande, il est vrai, de la force de caractère, de la patience, de la persévérance, et surtout de la conviction.
Personnellement je n’ai jamais cherché le confort ni la sécurité dans mes jobs salariés : je voulais avant tout me réaliser ! Trouver ma place, ce que pour quoi je suis faite.
Dès que je n’étais plus en accord avec la ligne directive des entreprises dans lesquelles j’étais salariée, il fallait que je parte, c’était viscéral. Je me retrouvais toujours aux assedic avec un grand sentiment de liberté mêlé de peur, mais je pouvais enfin réorienter ma barque comme je l’entendais.
J’ai toujours su au fond de moi qu’une place m’attendait quelque part. Où, quand, comment, aucune idée, mais j’ai dû me rendre à l’évidence, à un moment charnière de mon parcours, qu’il fallait absolument que je me créé mon propre métier.
Créer mon entreprise m’a permis de trouver ma place et mon utilité dans le monde. Mon parcours personnel et professionnel a été un très long chemin semé d’embûches, mais rétrospectivement je crois que la peur du vide a été mon meilleur moteur.
Ah oui, et quels ont été tes autres moteurs ?
De la révolte contre beaucoup de choses en général, et contre une manière de penser et de travailler en particulier, qui ne convenait pas à la personne entière que je suis. Le besoin de remettre du sens et de la justice dans mon travail. Il m’a fallu 8 ans d’expériences en zigzags pour comprendre que mon énergie, mes valeurs et ma créativité seraient beaucoup plus bénéfiques à ma propre entreprise, et donc à mes propres clients.
Apprendre à se connaître
C’est intéressant. Je réalise que mon moteur récemment était de relever des défis, de traiter des missions nouvelles qui me donnent l’occasion de sortir de ma zone de confort, de développer mes connaissances et d’apprendre sur moi-même.
C’est satisfaisant dans l’immédiat mais parfois j’ai confondu la satisfaction immédiate de relever le défi avec la satisfaction bien plus essentielle d’avoir une activité qui ait du sens pour moi.
A ton avis Céline, y a-t-il des ressources particulières à mobiliser pour réussir ?
Oui, et la plus difficile de toutes : soi-même. Le plus gros investissement dans mon entreprise depuis mon démarrage en 2010, c’est mon développement personnel et professionnel. J’ai tout de suite compris que si je voulais me donner tous les moyens nécessaires pour réussir, j’allais devoir me dépasser et donc faire appel à des professionnels pour m’aider.
Car je sais très bien où sont mes forces et compétences, mais aussi mes blocages et mes limites. Tout mon travail sur moi consiste à les repousser sans jamais aller contre ma nature profonde, et ça c’est mon intuition qui me dit : « vas-y » ou « ne va pas plus loin ».
Apprendre à se connaître, et ainsi à se faire confiance, est la meilleure manière d’aller plus vite et plus loin dans sa vie professionnelle, parce qu’on développe son acuité à capter les gens, les situations, à comprendre à qui se fier, comment donner, de quelle façon recevoir…
Lorsque je me suis retrouvée à devoir gérer seule mon entreprise et ma fille du jour au lendemain, le plus prudent aurait été de choisir la sécurité d’un poste salarié. Mais à trop chercher la prudence, on passe à côté de soi et de sa vie. Moi je n’ai plus rien à perdre, parce que j’ai déjà perdu ce que je croyais m’être vital, alors la seule chose qu’il me restait à suivre, c’était la voie que j’avais déjà commencé à tracer.
Je n’ai jamais eu l’impression d’avoir le choix en fait : c’était ça et rien d’autre. Avoir zéro marge de sécurité, ça fait exploser toute illusion de zone de confort. On se découvre alors des ressources insoupçonnées, on comprend qu’il n’y a plus de temps à perdre pour prendre sa vie à bras le corps.
Et aujourd’hui c’est la seule chose qui m’importe : aller vers les projets et les opportunités qui ont du sens pour moi, et y aller à 300%. Mon business plan c’est d’être en accord avec moi-même, et ça marche !
Parce que j’ai appris une chose essentielle en cours de route : à arrêter de me faire la guerre, à m’écouter et à me respecter. Avant de demander ça aux autres, il faut déjà se l’appliquer à soi-même. Il se trouve que c’est mon métier, d’aider les entrepreneurs à développer leur activité en étant en accord avec eux-mêmes, donc la boucle est bouclée !
En me réalisant, je renforce ma sécurité intérieure. Les peurs, j’ai appris à m’en faire des alliées, elles ne me barrent plus le chemin. Je sais comment les prendre par la main pour avancer. Cela ne veut pas dire que je ne me pose plus de questions, au contraire, mais à chaque question répond une action.
Etre acteur de sa réussite, ce n’est pas opposer la réflexion à l’action mais bien conjuguer les deux. Et toujours, toujours se remettre en question. On n’a jamais fini d’apprendre et de s’améliorer. Enfin, savoir s’entourer est primordial.
Discerner précisément l’intuition
Tu évoques l’intuition qui te guide dans tes décisions professionnelles. Comment, justement, mieux utiliser son intuition dans le développement de son business ?
Je remarque souvent que l’on confond l’intuition avec l’émotion ou le désir. Si je devais définir l’intuition, je dirais que c’est ce que le corps ressent avant que le cerveau ne l’ait analysé. Pour ma part, j’ai toujours été une personne intuitive mais c’est seulement cette année que j’ai réalisé que c’était un atout de taille pour gérer son business.
Notre intuition sait déjà pour nous où il nous faut aller, comment, avec qui, mais pour ça il est indispensable de :
1. Savoir la discerner
2. Lui faire confiance
3. Avoir le courage de la suivre
Très déstabilisant pour nos cerveaux cartésiens ! Mais c’est seulement en conciliant logique et intuition qu’on peut exploiter à fond ses capacités.
As-tu un exemple d’intuition qui t’a guidé dans ton parcours ?
Spontanément, je pense aux 3 partenaires qui m’accompagnent sur la formation que j’ai lancée en 2012. J’attache une grande importance aux détails parce qu’ils racontent beaucoup de choses d’une personne, au-delà de ses mots. Quand les détails et la parole sont alignés, je sais que je peux accorder toute ma confiance.
Dans le cas de mes partenaires, ce fut pour l’un son regard, pour l’autre sa voix et encore pour l’autre ses chaussures, qui m’ont convaincue qu’on avait une collaboration à mener ensemble, alors qu’on se connaissait à peine. Il se trouve que leurs propos et leur expertise étaient complètement raccord avec ce que j’avais perçu dans ces « détails ».
Se fier à son ressenti
A quoi te fies-tu exactement ?
« Je le sens » est vraiment l’expression appropriée. Et c’est intéressant de chercher à identifier où se situe cette sensation dans le corps. Quand « je ne le sens pas », c’est comme si une odeur ne passait pas. L’expression « ça sent le roussi » prend tout son sens ! (rires). A contrario, quand « je le sens bien », cela se situe au niveau du cœur. Un réchauffement qui m’indique que je suis sur la bonne voie.
Cette année écoulée, je dirai que je n’ai pas seulement saisi des opportunités de développer mon business, mais plutôt j’ai senti ou pas certaines opportunités qui se sont présentées. Et mes sens ne m’ont pas trompé.
Oui, en fait tu réanimes cet instinct animal que nous avons tous en nous depuis la nuit des temps.
Oui, c’est ça. Mes clients sont aussi des personnes très intuitives et je trouve passionnant de rendre concret cet abstrait qui nous échappe, et pourtant détermine un tas de choses dans la façon de gérer une entreprise. Pourquoi et comment on va aller vers tel projet, telle opportunité, tel type de client et pas d’autre, tout ça est inscrit en nous bien souvent à notre insu.
Une cliente m’a dit récemment « Je fais tout au feeling, mais jamais rien au hasard » et c’est exactement la façon dont je mène mon business et ce à quoi j’amène mes clients. Je ne les aide pas à développer leur intuition, parce qu’ils en ont déjà, mais à s’autoriser à la prendre en compte pour faire des choix qui leur correspondent.
Une fois qu’on a travaillé à polir leur axe, à définir leur identité, on peut travailler sur la mise en mots et en image de leur activité de façon fluide et cohérente. Parce que quand on est à sa place, la direction à prendre devient claire et l’image que l’on renvoie est limpide. La forme, ce n’est que le fond qui remonte à la surface…
Quand on a du mal à passer un cap dans son activité, c’est souvent parce qu’il nous manque ce fil conducteur, le socle qui nourrit la vision et indique la direction à prendre.
Plus on est aligné avec soi-même, mieux fonctionne l’entreprise sur la durée sans s’essouffler. Parce qu’on est connecté à son énergie vitale, celle qui nous ressource, nous rend magnétique et nous donne du carburant pour faire face à n’importe quelle situation.
Prendre le temps
Oui, d’ailleurs je remarque également à travers mon activité que trouver son axe, ce fil conducteur, est un premier travail, mais l’entretenir dans le temps en est un autre.
C’est ainsi que certaines entreprises ont une communication qui arrive à être en décalage avec ce qu’elles sont vraiment.
Trouver son positionnement prend du temps et évolue au fil du temps. A un moment donné de son activité, il faut savoir prendre ce temps. On le fait rarement quand on se lance car la priorité est bien souvent dans la rentabilité économique immédiate. Mais quand on peine à se développer, c’est qu’il manque des maillons quelque part, et prendre le temps de revenir à ses fondamentaux s’avère indispensable.
J’ai remarqué qu’en 2012 tu t’es lancée dans de nombreuses activités qui ne sont pas forcément évidentes : de la formation, des prises de paroles en public. Comment as-tu décidé de te lancer ces nouveaux défis ?
J’ai toujours eu envie de faire de la formation mais je ne savais pas par quel bout le prendre. Et en décembre 2011, alors que j’étais en vacances à La Réunion, j’ai fait un rêve qui m’a montré la voie. La formation devait se tenir sur plusieurs jours et s’étaler sur plusieurs mois. J’ai eu le déclic : une formation sur la durée, c’était donc ça le maillon qui me manquait !
C’est devenu d’une évidence folle, et quand je suis rentrée en France j’ai monté cette formation complexe d’une seule traite. Et je n’ai eu aucun mal à trouver les clients prêts à s’engager sur un travail au long cours sur la mise en valeurs de leur entreprise.
C’est ça mon mode de fonctionnement : j’observe, je ressens, j’analyse, je laisse mijoter… et quand j’ai le déclic, j’y vais, je fonce sans me retourner. Du coup mon temps de travail est productif et efficace. Et c’est sur ce crédo que s’est déroulée pour moi cette dernière année.
Être attentif aux signes
Oui, les rêves sont souvent révélateurs en ce sens qu’ils expriment et associent un ensemble d’observations de la période consciente. Finalement, on pourrait aussi dire que cultiver son intuition, c’est apprendre à observer le moindre détail.
Pour moi, l’intuition est le résultat d’une observation très fine de son environnement. On récolte un maximum d’indices et ensuite « on sait » au fond de nous à quoi se fier.
Oui, et j’ajouterai que l’écoute de son intuition permet de concilier 2 notions qu’on croit opposées alors qu’assemblées elles décuplent tous les possibles : qualité et productivité.
Il n’y a aucune baguette magique, aucune recette miracle pour réussir. Mais je crois que ne pas contraindre sa nature profonde et savoir travailler en respectant ses valeurs, ses besoins et son rythme est une clé centrale pour développer son entreprise avec cohérence et efficacité.
Etre fidèle à soi-même, ce n’est pas de tout repos, ce n’est pas la facilité… mais ça finit toujours par payer !”
N’hésitez pas à partager votre propre expérience sur le sujet en commentaire,
je trouve qu’il y a encore trop peu d’informations sur la conciliation
business & intuition, il est temps d’ouvrir la voie !
En 2022 je vous propose de découvrir les 8 cursus de l’école de création des futurs.
29 réponses
Merci Céline, très bel article qui fait écho au plus profond de moi… car je n’ai réalisé que dernièrement grâce à quelques discussions fortes et remuantes que je n’avance que comme ça, par l’intuition. Et je peux dire que j’ai développé ainsi mon business depuis 8 ans, mais… dans une solitude extrême.
Solitude de me retrouver à décider, à agir selon cette “voix” intérieure qui m’a toujours donné la “voie”, mais sans en être consciente.
Solitude, mal-être de me voir face à certains projets alors que tous les indicateurs rationnels étaient au vert, de me dire “ben non, j’y vais pas – je vais dire “non” à ce client, car au moment de décider, j’avais un ressenti physique négatif. Solitude, décalage intense lorsque je me voyais en parler à d’autres et m’entendre dire “ah, tu ne le fais pas ce projet client”, et de voir leurs yeux écarquillés à ma réponse “je ne le sens pas”. Pour eux, c’était futile, pour moi essentiel. Alors, je me suis tue face aux autres.
Solitude, décalage de réaliser un jour alors qu’on me demandait si mon activité tournait bien, j’ai répondu “super” et là, la personne me dit “ah, tu as fait un super chiffre ?” et moi déroutée, je n’avais pas pensé une seule seconde en termes de chiffre d’affaires, mais de bonheur à avancer, à façonner mes projets selon mes envies.
Avancer avec mon intuition fait réellement partie de moi depuis toujours, mais le réaliser depuis peu, approfondir ce sujet me fait le plus grand bien. Car enfin, je peux mettre de mots sur ces sensations qui m’envahissent si souvent lorsque je ne dois pas y aller. Maintenant, je me dis, là, c’est mon intuition qui me lance des alertes. Ecoute-toi, tu sais à quel point cela t’a aidée depuis toujours à faire les bons choix. Et la perspective d’explorer en profondeur ce sujet de l’intuition au service du business et de pouvoir enfin en parler ouvertement, d’échanger à ce sujet me réjouit vraiment. Car je sais que je n’imagine pas encore tout le champ des possibles et ça, ça me fait vibrer !
Bonsoir Béatrice, merci pour ton partage d’expérience. Je crois qu’à ta façon tu as décrit ce que beaucoup de femmes vivent et ressentent dans leur business, mais n’expriment pas forcément. Forcément, parce que comme ça met en marge.
Le “problème”, c’est qu’on ne peut aller contre sa nature profonde qu’un temps… chassez le naturel et il revient au grand galop. En prendre conscience c’est une chose, l’assumer ça en est une autre. Au plaisir de pouvoir échanger avec toi à ce sujet offline aussi. À bientôt !
Bonjour Béatrice (et Céline) : “Solitude, décalage de réaliser un jour alors qu’on me demandait si mon activité tournait bien, j’ai répondu « super » et là, la personne me dit « ah, tu as fait un super chiffre ? » et moi déroutée, je n’avais pas pensé une seule seconde en termes de chiffre d’affaires, mais de bonheur à avancer, à façonner mes projets selon mes envies.”
j’avoue que ça m’a fait plaisir de lire cette phrase, de voir que je ne suis pas la seule à ressentir cet étrange état, où la “réussite” personnelle n’a plus rien à voir avec l’argent mais bien cet élan vital qui devient indispensable. Hier nous étions le 14 juillet, un dimanche. Une amie m’a dit : “l’année prochaine, ça sera un lundi, on aura un long we”. En l’entendant, je me suis sentie divinement bien, car c’est le genre de réflexions que je ne me fais plus ! Disparue l’angoisse du dimanche soir, finie l’attente sans fin des congés (même si j’aime toujours les vacances !), exit la recherche des jours fériés sur le calendrier… Pour en revenir à l’intuition, j’ai aussi appris à la suivre pour mieux m’écouter. Prendre 2 heures pour faire un peu de sport, une après-midi pour déconnecter, je m’octroie le droit de le faire lorsque je sens que ça va me faire du bien. Quel luxe 🙂 !
Chère Céline, le thème de l’intuition est un sujet de haute volée. Les cultures qui acceptent l’intuition comme une habilité, un don, un trésor personnel forgé de génération en génération, de vie en vie, sont souvent des sociétés qui laissent une place prépondérante à la Femme dans les décisions de tous les jours.
L’Intuition n’est pas une lubie de misogyne en mal de sarcasmes, c’est une réalité palpable, quantifiable et vérifiable avec des grilles de lecture proches de la Nature profonde des êtres plus que de la taille du compte bancaire. L’intuition est un droit inaliénable des organismes vivants qui a permis la survie des espèces.
L’Intuition est inné et acquis, le bébé lui doit sa survie, l’enfant l’affine en s’imprégnant petit à petit de celle de ses parents et ainsi va la transmission de ce savoir ancestral. Les Femmes s’en servent à chaque instant et puis un jour elles se déconnectent, dans la panique d’un environnement hostile, elles s’en défont, elles s’en en apnée, elles se dépouillent de leur peau, pour rentrer dans la mécanique.
Puis un jour une autre Femme les regarde et leur dit, ma chérie quand tu me parles tu omets Ton Regard, tu éludes tes intuitions, tu es un pantin inanimé, mais où es passé ton intuition, va la chercher!
Et puis une lecture : “Femmes qui courent avec les loups” de Clarissa Pinkola Estes. Et l’héritage archaïque se remet en place. Celui qui fait que l’alignement du cœur, du corps et de l’esprit à lieu….Quand cet équilibre est établi, que tout vibre à l’unisson, nous sommes équipés pour aborder nos vies avec clairvoyance, la lumière est là pour éclairer nos pas !
Bonne continuation, tes billets sont tous aussi riches les uns que les autres !
Diana,
Je comprends que vous nous dites que l’Intuition est féminine. J’ai envie de dire qu’elle est Yin ce qui fait que les hommes y ont accès également.
Et s’il est difficile pour une femme de se connecter ou reconnecter à son intuition, il semble que cela le soit également pour un homme, surtout si son éducation, sa culture, ont mit un couvercle sur le développement du yin en lui.
Merci Céline pour ce partage.
Je crois en l’Intuition. J’ai moi aussi comme Béatrice été pendant longtemps incapable d’expliquer mes choix de vie. Je sais maintenant qu’il n’y a rien à expliquer.
Je suis heureuse que ton article me donne, nous donne l’occasion d’échanger sur le sujet.
Oui Virginie, comme on me l’a si bien dit il y a quelques années : “Certaines choses ne sont pas à comprendre, mais à vivre”.
Diana, oui c’est une empreinte culturelle plus ou moins imprégnée, acceptée, intégrée dans le quotidien… et si en France nous sommes aussi enclins au stress et à toute forme de souffrance c’est parce qu’on nous apprend depuis tout jeune à nous éloigner de nous-même pour rentrer dans des cases pré-définies. Une bonne dose d’intuition dans les écoles et entreprises, ça rendrait nettement plus autonomes et plus confiants…
Chère Céline,
Chacun de tes articles témoignent d’une grande sagesse! Ils sont également très apaisants et encourageants. J’adore ta culture de la force tranquille et j’adhère à 300% à ces Valeurs!!! Tes Valeurs!
Juste ce petit mot depuis Annecy, pour te dire que malgré la distance j’espère avoir un jour le plaisir de m’offrir le luxe de travailler avec toi. Je démarre un projet de “babyplanner” made in France et surtout made in selon mon intuition ;-).
D’où mon intérêt pour ton magnifique tèmoignage.
Merci et au plaisir de lire le prochain
Merci Stéphanie, démarrer un projet made in intuition c’est la meilleure façon de se lancer… mais il est indispensable de se confronter à la réalité terrain en mettant du business plan, de l’étude de marché, de la stratégie marketing, commerciale et communication derrière, sinon le projet reste “juste” une idée sympa. L’intuition oui, mais avec une stratégie pour ne pas partir en vrille et tenir sur la durée… On en parle quand tu le souhaites ! À bientôt.
Merci Céline pour ce témoignage, nécessaire dans notre culture ultra-rationnelle.
Pendant des années j’ai eu conscience de ces intuitions, ressenti au plus profond de moi ce qui était juste… sans jamais me faire confiance et suivre ces précieux indices.
Depuis j’ai compris que l’intuition est nourrie par nos expériences, par ce que l’on vit, expérimente, perçoit et capte mais qu’on ne conscientise pas toujours. Elle est profondément ancrée dans le corps, passe par les émotions, et apprendre notre propre fonctionnement nous permet d’y accéder.
Pour les rationnels : lire les travaux du neurologue Antonio Damasio, notamment ‘L’erreur de Descartes – La raison des émotions’.
Chère Céline, j’en profite pour te remercier de tes articles nourrissants, enveloppants et énergisants !
Oui Nathalie, faire confiance à ses intuitions pour nous guider, c’est un long cheminement, et parfois la vie ne nous laisse pas le choix. Personnellement je n’ai jamais eu de plan B et ça m’a sans doute “obligé” à m’y fier… Car être intuitif c’est un fait, s’en servir pour avancer c’est un art, et comme tout art, ça se travaille, ça se peaufine, ça s’affine sans cesse…
Bonjour Céline et à tous les lecteurs,
C’est bel et bien la tonalité de cette nouvelle ère pointant l’alliance de la rationalité et de la spiritualité. D’une écologie de soi à l’écologie environnementale, le lien est ce retournement vers le Sacré, le Soi. Retrouver ce sens, cet autre sens qu’est l’intuition dans tous les domaines de la vie est sans nul doute la dimension qu’il manquait à l’humain. Ce petit quelque chose si bien cahcé en notre coeur comme dit la légende, notre supplément d’Ame…et bien si Dieu voulait jouer à cache cache, il s’est bien amusé! A notre tour maintenant de faire de la Vie une jouissance, une célébration…du corps à l’âme réjouissons-nous de nous amuser à créer le quotidien que l’on souhaite.
Merci Céline, vous nous montrez un bel exemple.
Merci Natalia, votre commentaire fait lien et sens avec un article que j’avais publié il y a tout juste 1 an, dont on m’a beaucoup parlé depuis… je réalise seulement maintenant qu’il avait ouvert la voie au sujet de l’intuition en contexte pro, dont j’avais pris conscience à la même période : “Développez votre supplément d’âme”
https://laterrelecieletnous.com/2012/02/22/developpez-votre-supplement-ame/